
Ça ressemble à un film de science-fiction. Mais c’est la réalité : la SNCF met au point un exosquelette polyvalent, qui doit sortir sur le marché cet été. Objectif : atténuer la pénibilité des tâches dans ses ateliers.
Des exosquelettes au cinéma, vous en avez peut-être déjà vus – notamment dans Matrix : Revolutions (lors de la bataille finale dans la cité de Zion) ou Aliens (deuxième opus de la série, notamment lors de l’ultime face-à-face entre Ripley et la reine). La SNCF a repris l’idée à son compte. « Et ce sera une première mondiale ! » Pour atténuer la pénibilité des tâches dans ses ateliers, la société a en effet entrepris de mettre au point un exosquelette polyvalent, qui doit sortir sur le marché cet été.
Les exosquelettes d’assistance à l’effort sont des armatures mécaniques qui dédoublent le squelette humain, permettant de prévenir les troubles musculosquelettiques et de diminuer la pénibilité afférente aux manutentions et aux postures pénibles.
« Homme préservé », pas « homme augmenté »
« L’idée, c’est d’assister l’agent sur des tâches qui sont physiquement contraignantes », résume l’ergonome Yonnel Giovanelli, responsable du secteur à la direction du matériel SNCF.
« On parle d’homme préservé, et surtout pas d’homme augmenté », insiste-t-il : « On n’est pas là pour augmenter les capacités de l’agent, on est là pour assister ce qui est pénible : soulever une charge, maintenir les bras en l’air, une flexion du tronc vers l’avant, soutenir un outillage… »
« C’est une technologie qui est en train d’arriver », dit le responsable dont l’équipe a mené 340 études ergonomiques ces quatre dernières années. « Pour l’instant, on trouve des exosquelettes mono-assistance. Mais nous, on a une telle diversité de postes qu’on s’est dit “tant qu’à faire, autant développer un exosquelette avec cinq fonctions” ! », poursuit-il.
Un support pour maintenir trois positions
L’exosquelette testé au technicentre de Bischheim, près de Strasbourg, offre un support pour maintenir trois positions : les cervicales lorsque l’agent regarde vers le haut, la posture des bras en l’air et la flexion du tronc vers l’avant. Il sert en outre d’assistance à la manutention – à hauteur de 15 kg, grâce à un ressort réglable – ainsi que pour porter des outils lourds.
Ce corset articulé mis au point dans un « partenariat d’innovation » avec la société spécialisée Ergosanté Technologie permet par exemple de soulever plus facilement un bloc de frein de 30 kg.
« C’est un produit qui est presque terminé », la version finale est attendue le 13 mai, note Kevin Lebel, le gérant de la PME choisie en 2016 après un appel d’offres. Et l’exosquelette sera présenté dans la foulée au salon VivaTech, à Paris.
« Pour nous, ça aura un usage interne », note Yonnel Giovanelli. L’homologation est attendue fin juin, « de façon à ce que les établissements puissent l’acheter début juillet », pour 7 000 euros pièce, indique Yonnel Giovanelli.
« Ergosanté Technologie aura le droit de le vendre à l’externe », ajoute-t-il.La SNCF conçoit un exosquelette maison pour lutter contre la pénibilité des tâches
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